Gardant l’entrée du vallon de la Buffe, le Chazelet est l’un des hameaux les plus reculés du canton, isolé par le passage de l’ oratoire des portes, parfois difficile en hiver. Point de départ des sentiers de randonnée vers le plateau d’Emparis,le village a conservé son âme originelle farouchement indépendante, se muant en petite station familiale en hiver grâce au stade de neige des Plagnes.

La grande particularité du Chazelet que l’on ne retrouve nul part ailleurs sur le canton, est constituée par la dizaine degreniers en bois que l’on peut encore y voir. C’est le seul exemple haut alpin de cette architecture que l’on retrouve avec quelques variantes en Savoie, et dans d’autres régions de montagne (Pyrénées, Suisse, Jura,…).Les greniers sont généralement situés en face de la maison dont ils dépendent, certains sont regroupés par deux ou trois. Ils ont la même fonction que les chambres, construites en pierre, que l’on trouve également en très grand nombre dans tous les villages du canton. Ce sont des bâtiments isolés de la maison, dans lesquels on rangeait tout ce qui était précieux pour le protéger du feu : grains, provisions, semences, linge et vêtements. La spécificité de ces constructions réside dans leur architecture très homogène, et aussi par l’utilisation du bois alors que tous les autres bâtiments du village sont en pierre, et que la commune de la Grave a toujours été très pauvre en bois.Faut-il alors voir dans ces greniers la survivance d’une forme d’architecture très ancienne, peut être antérieure au déboisement ? Le mystère reste entier sur ces constructions qui font le charme de ce « bout du monde ».